La piscine en France a toujours attiré les gens, tout le monde rêve ou possède une piscine dans son jardin. Ces dernières années, l'envie de vivre plus sainement, sans chimie, a entrainé un changement de comportement : le plaisir de se baigner chez soi est toujours là, mais dans une eau sans chlore et si possible avec un bassin écologique proche de la nature et loin du rectangle bleu classique.
Les bassins de baignade
Les "Schwimmteich"
Nos voisins germaniques (Allemagne, Suisse, Autriche) sont passés de leurs lacs à un aménagement d'un bassin dans le jardin avec une grande quantité de plantes aquatiques pour filtrer l'eau et cela depuis plus de 15 ans.
Pour avoir un système équilibré il faut une très grande surface de lagunage et donc de plantes. Ces bassins nécessitent une grande surface de terrain, il n'y a pas de technique (pas de pompe) par contre l'entretien est très intensif et l'eau n'est jamais vraiment clair avec beaucoup de vases et déchets dans le fond du bassin.
Devant ce résultat décevant sur le long terme, des constructeurs ont commencé à rajouter de la technique : des pompes pour augmenter la circulation et donc l'oxygénation de l'eau ou l'utilisation de pouzzolane dans le lagunage pour augmenter la transformation des déchets azotés.
Avec l'utilisation de circuit d'eau et de pouzzolane il devient plus facile de gérer la qualité de l'eau, mais la surface nécessaire reste importante.
En partant du principe de la filtration sous sable dans les aquariums, le lagunage a pu être réduit en surface en forçant l'eau à travers cette zone.
Ces systèmes ont vu leurs arrivée en France sous différentes licences : Bioteich, Teichmeister, Aqua Nova,Blubase. De plus comme toujours avec l'apparition d'un marché potentiel, un nombres importants "d'inventeurs" ont crée leur système sur des variation du principe du lagunage des eaux usées avec plus ou moins de résultats.
Le "selfmade" bassin baignade
Devant le prix de construction de ces différents systèmes beaucoup de personnes ce tournent vers la construction d'un bassin en régie privée : faire un trou, une bâche, des plantes et de l'eau n'est pas difficile.
Mais attention, si la construction ne pose pas de problèmes, le suivi sur des années va souvent apporter des déboires.
Les règles de construction
Pour pouvoir profiter pleinement de son bassin baignade il faut que les travaux d'entretien soient le plus faible possible. Pour cela il faut que le bassin soit le plus "pauvre" possible au niveau des déchets organiques : une trop grosse quantité d'azote sous toute ses formes et surtout de phosphate vont faire que le bassin sera régulièrement envahit d'algues.
La qualité de l'eau de remplissage
C'est le facteur le plus important et pourtant aucun constructeur de piscine naturel ne la mesure.
- L'azote - Dans les eaux de conduite l'azote se présente sous la forme de nitrate (NO3), elle dépend de la région où est captée l'eau.
- Le phosphate - Il est souvent rajouté dans les eaux de conduite, mais peut aussi être présent naturellement si l'activitée agricole est importante dans la région de captage. Il faut, si possible, rester en dessous de 0.1mg/l.
Ces 2 composants sont nécessaires aux plantes telles que les algues pour se développer : la balance de Redfield
C106 H180 O45 N16 P1
C= atome de carbone H= hydrogène O="oxygène" N= azote P= atome de phosphore.
Cette formule montre qu'il faut très peu d'élément P (phosphate) et N (azote) pour créer de la biomasse. Si ces 2 valeurs ou une seule est trop élevées, il faut adapter la taille de la zone de lagunage ou utiliser de l'eau osmosée.
La situation du bassin baignade
Si le bassin est près d'arbres, l'apport en nutriments par la chute des feuilles, pollen ou fruits va être importante et contribuer à l'augmentation du taux de phosphates et nitrates.
La présence d'un (ou plusieurs) skimmer est nécesaire, associée à une bonne circulation de l'eau pour pouvoir attraper ces déchets avant qu'ils ne ce déposent. Le skimmer doit être placé dans le sens des vents dominants et pouvoir retenir les déchets.
De même, si le bassin est situé dans une pente, il faut créer une barrière entre le terrain et l'eau pour éviter toute eau de ruisselement.
La fréquentation de la piscine naturelle
Les baigneurs, les animaux domestiques (chiens), la faune locale (rat, renard, etc.) en fonction de l'emplacement du terrain (ville ou campagne) vont tous contribuer à l'apport de déchets organiques.
La filtration de ces bassins est un phénomène naturel et donc lent, il faut tenir compte de cette fréquentation dans la taille du lagunage.
De même, si beaucoup d'enfant se baignent, les risques d'un apport important d'azote sous forme d'urée, n'est pas négligeable.
La forme de la piscine naturelle
Dans tous bassins, même bien filtrés, un dépôt de poussière se fait sur le fond. Il faut donc faciliter l'entretien en adoptant un fond plat et horizontal dans la zone de natation pour faciliter le nettoyage à l'aide d'un robot ou d'un aspirateur. Les parois de la zone de natation doivent être verticales pour éviter la pose de déchets qui donnent un aspect désagréable à la vue La zone de lagunage doit être calculée par rapport aux éléments décris plus haut et doit être régulièrement entretenue par la taille des plantes aquatiques afin d'éviter un apport supplémentaire de déchets organiques. Les bords du bassin doivent avoir une séparation nette entre l'eau et le terrain qui l'entoure pour éviter tout effet de capillarité dans un sens et d'apport de terre lors de pluies dans l'autre sens. Pour cela il faut faire une séparation franche entre la terre et la bâche, idéalement avec un pourtour en béton.
L'utilisation d'un bassin de baignade
La nature fait beaucoup de chose mais dans un système clos comme une piscine naturelle il faut aider la nature.
Les apports d'eau
Toute surface d'eau subit une évaporation qui dépend de la température, de l'ensoleillement et du vent. Dans un bassin baignade l'évaporation est encore plus importante, car la surface est plus importante qu'une piscine classique et, de plus, la décoration (plantes, roches) augmente cette évaporation. Il faut donc compenser cette évaporation par un apport d'eau : soit avec l'eau de pluie ou, souvent en été, avec l'eau du réseau. Dans ce cas il vaut mieux faire un appoint conséquent en une fois que par petite dose, le lagunage travaillera mieux ainsi.
Le nettoyage
Un bassin baignade, comme une piscine traditionnelle, doit être régulièrement nettoyé que se soit avec un robot ou un aspirateur. Mais ce type de bassin requiert en plus l'entretien des plantes. Pendant la saison, il faut régulierement sortir toute plante ou feuille morte et en automne, il faut couper toutes les plantes 2-3 cm au dessus du niveau de l'eau. Au printemps, il faut couper tous les restes de plantes le plus bas possible, les plantes aquatiques repartent toujours des racines. Les parois doivent être régulièrement brossées pour éviter le développement d'un film vert. Plus le bassin est naturel possède une grande surface de lagunage et plus les travaux d'entretien sont importants.
La vie aquatique
Les animaux d'un bassin (dytiques, libellules et autres) vont venir spontanément mais vont rester dans la zone de lagunage ou ils trouvent protection et nourriture Les poissons doivent être évités ou se limiter à des sortes qui n'ont pas besoin de nourriture : Ides mélanotes. Dans tous les cas, il ne faut pas nourrir les poissons car ainsi on rajoute des substances organiques Évolutions des piscines naturelles La piscine naturelle est un milieu clos qui doit rester sous contrôle pour éviter les problèmes. Il existe à présent des systèmes se rapprochant de plus en plus des piscines traditionnelles sans chimie, mais dans lesquels le facteur entretien est nettement diminué. Ces systèmes ne travaillent plus sur le principe du lagunage mais sur les bactéries utilisées dans la filtration, les plantes ne jouant plus qu'un rôle décoratif.