Les origines de la carpe koi
Les origines de la carpe koi sont flous. La seule chose que l'on sache, c'est que les premières carpes colorées sont apparues dans la région de Niigata aux alentours des années 1804-1829.
Le tout premier des Koi aurait été, selon la légende, une forme d'Asagi, soit une carpe avec des taches rouges sur les joues. C'est à partir de ces premières carpes colorées que les éleveurs de riz de cette région ont commencé à faire des croisements pour arriver à des carpes koi blanches et rouges.
On a retrouvé les traces du premier acheteur connu d'une carpe koi dans des archives datant des années 1888. Il avait acheté une carpe koi blanche avec des taches rouges bien distinctes : le Kohaku était né. A partir de ce moment-là, la carpe koi a commencé à avoir un intérêt commercial.
Très vite, ces beaux poissons allaient devenir "à la mode" dans certains milieux et on les recherchait pour orner les bassins des jardins zen. Il faut dire que leurs atours permettaient de les voir dans des eaux pas toujours limpides et que la grâce de leur mouvement participait à l'esprit zen des lieux.
Si la culture du riz occupait les paysans une très grande partie de la journée, certains ont pu arrondir leurs fins de mois grâce à l'élevage de ces carpes, ou plutôt de ces Koi. Et comme l'eau coule de partout dans ces régions montagneuses, les paysans les élevaient parfois au sein même des rizières.
Le village de Yamakoshi a été pris dans cet engouement et aujourd'hui encore la plupart de ses maisons possèdent un étang avec des Kois.
La reconnaissance de la carpe koi
Mais c'est en 1915, lors d'une exposition à Tokyo, qu'eut lieu l'événement majeur qui allait contribuer à rendre le Koi célèbre. Ce jour-là, le prince héritier du Japon, Hirohito, grand amateur de poissons rouges, s'arrête à l'un des stands présentant des carpes koi dans un bassin. Et là, il resta un très long moment à contempler les poissons, oubliant au passage les contraintes du protocole. Ce moment de grâce, que seuls connaissent les véritables amateurs de koi, n'avait pas échappé aux éleveurs exposants qui, le soir même, lui offrirent 8 Kois pour son bassin royal.
Pour couronner le tout, les carpes koi, que le prince avait si longuement admirées, gagnèrent un prix à l'exposition. Ce fût ensuite un véritable engouement et tout le monde se devait de posséder des kois dans son bassin, faute de passer pour le dernier des ringards.
Hélas, la guerre stoppa net ce développement, mais celui repris de plus belle dès 1946, quand vint enfin la fin de la guerre. Il faudra quatre années de plus pour voir les premiers Kois s'exporter, à partir des années 50, vers le Brésil, puis progressivement vers d'autres pays.
De la carpe koi au Koi
La sélection rigoureuse et permanente des éleveurs pour obtenir des carpes avec des couleurs de plus en plus éclatantes a entraîné un éloignement important des Kois par rapport à la carpe d'origine. Tant dans les habitudes alimentaires que dans la gestion d'un élevage.
Les éleveurs japonais, grâce à un climat propice (hiver très court) et aux eaux de ruissellement peu minéralisées, ont pu élaborer les différentes variétés de Kois que nous connaissons actuellement. En 1904, l'introduction des carpes cuirs allemandes et leur croisement avec des Kois, a permis de créer les Doitsu (le nom signifie Deutsch, allemand, en japonais).
L'ampleur du marché du Koi est tel que d'autres pays se sont lancés dans l'élevage de ces magnifiques poissons et, de nos jours, des pisciculteurs européens s'essaient à ce type d'élevage, avec plus en plus de succès.
Et pour répondre à la question du titre : On ne parle plus de carpe Koi, mais bel et bien de Koi tout court ! Qu'on se le dise !
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